La Commission Européenne nous annonçait avant (la magie de) Noël qu’elle renouvelait pour 5 ans l’autorisation de commercialisation de produits à base
de glyphosate dans l’U.E. malgré les centaines de rapports scientifiques sur la toxicité de ce produit. Chouette ! Seul point positif de l’affaire : cela nourrit le débat sur les produits phytosanitaires, les pesticides et autres joyeusetés concernant notre santé et notre alimentation et contribue à une prise de conscience toujours plus large.
On peut donc se réjouir qu’il existe encore un semblant de bataille entre un modèle productiviste et standardisé détenu par 5 géants mondiaux de la semence et de la chimie (Bisous à Monsanto, Syngenta, Bayer, Dow Chemical, DuPont !) et le reste du monde agricole paysan (qui représente quand même 75 % de la production mondiale de nourriture). À l’image des inégalités de richesse, on observe dans ce domaine aussi un déséquilibre abyssal entre les différents acteurs. En ce qui concerne la production de notre alimentation, deux choix s’offrent à nous (et estimons-nous heureux d’avoir encore le choix !) : - une agriculture paysanne qui promeut la diversité des espèces et le respect du vivant via l’agriculture biologique, l’agroécologie, la permaculture - une monoculture intensive, standardisée qui détruit les sols, le vivant, notre santé et celle des agriculteurs, sous couvert d’abondance et de bas prix Bon, j’avoue présenté comme ça, c’est un peu orienté… mais c’est souvent ce qu’on voit lorsqu’on gratte un peu la couche de vernis marketing des produits issus de l’agriculture « conventionnelle ». Si ces débats nous paraissant dépasser largement notre responsabilité citoyenne, ils se traduisent dans les faits par un choix quotidien très concret : où faire ses courses ? Si les produits biologiques sont en pleine croissance, sait-on faire la différence entre les labels (car oui, certains produits bio sont tout aussi néfastes pour le climat, les sols et les hommes que ceux de l’agriculture conventionnelle) ? D’où proviennent les semences (bizarre, les mêmes géants des pesticides imposent aussi un monopole de semences standardisées) ? Le producteur vit-il correctement de son activité ? Quels sont les labels qui garantissent une culture pas seulement biologique mais agroécologique ? Ça veut dire quoi d'ailleurs ? Ça fait beaucoup de question à se poser, c’est vrai, surtout quand on a faim et que le frigo est vide. Parfois, nous parons au plus pressé et au plus facile.
Mais, la petite graine du doute est plantée… Et voici quelques bonnes raisons de l’arroser et la faire pousser : - Déjà on s’informe sur les semences en regardant La Guerre des graines et on fait connaissance avec Vendana Shiva qui veille sur les semences paysannes. - Ensuite, on continue à découvrir comme le monde est beau/bio en regardant Cash Investigation. Produits chimiques, nos enfants en danger - Puis, on creuse un petit trou dans son jardin et on observe la terre et ce qu’elle a à nous dire. - Enfin, comme toutes ces émotions ça creuse, on regarde autour de chez soi quels sont les alternatives aux supermarchés qui nous vendent du bio pas très bio et qui nous proposent un modèle intenable. Moi, par exemple, je fais partie de la fantastique Coopérative alimentaire de la Goutte d’or, mais si vous êtes plutôt du côté de Plouguervenel, aller faire un tour sur le site de Kreiz Breizh.
© crédit photo Ferme de Vallanes/Islande : Julia Passot © crédit photo Biocoop : DR